L’activité transcriptionnelle des génomes de mammifères est bien plus complexe que l’on aurait pu imaginer comme l’atteste l’identification récente d’un vaste nombre de transcrits qui apparaissent incapables de générer des protéines (on parle d’ARN noncodant (ARNnc), ou de petits ARN régulateurs). Bien que la fonction de la grande majorité d’entre eux reste à démontrer, les ARNnc sont aujourd’hui considérés comme des acteurs majeurs modulant de multiples aspects de la régulation des gènes.
Notre recherche porte sur des centaines de microARN et de petits ARN nucléolaires C/D dont les gènes sont regroupés au sein de trois loci chromosomiques: le domaine Snurf-Snrpn (15q11q13 chez l’homme, aussi nommé le locus du syndrome de Prader-Willi), le domaine Dlk1-Dio3 (14q32 chez l’homme) et le cluster C19MC (19q13, le plus grand cluster de microARN isolé à ce jour chez l’homme).

Ces petits ARN ont un patron d’expression spécifique des tissus, avec notamment une expression marquée dans le cerveau adulte et le placenta. Fait remarquable, leurs gènes sont régulés par l’empreinte génomique parentale, un mécanisme épigénétique qui conduit à une expression mono-allélique dépendante de l’origine parentale des allèles, par exemple pour un locus génique donné, seul l’allèle paternel est exprimé tandis que l’allèle maternel est mis en silence.
Nos travaux en cours visent à élucider la biogenèse et les fonctions biologiques de ces petits ARN soumis à l’empreinte parentale, via des approches d’imagerie cellulaire et l’étude de souris knock-out (KO).
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